Lorsqu’on parle d’Appellation Contrôlée, il faut comprendre qu’un sol n’est que le dernier maillon, ou le relais, d’un monde plus subtil, moins tangible qui est situé au-dessus du sol ! Quel est ce monde subtil ? Il correspond à tout ce qui est autour de nous, c’est-à-dire d’abord l’atmosphère, faite d’air, de lumière, de chaleur. Car la terre ne s’arrête pas sous nos pieds ! Elle se prolonge à quelques centaines de kilomètre au-dessus de nos têtes jusqu’à une ceinture de chaleur riche en hydrogène que l’on nomme héliosphère. Et ce monde « supérieur » de la terre est lui-même le relais d’une organisation encore plus fine et noble, dont le soleil est l’acteur dominant.

 

Pendant des millénaires l’agriculteur a vénéré le soleil dont il sentait les forces se prolonger dans le sol. La science, actuellement (travaux de C. Bourguignon), découvre dans le sol une extraordinaire organisation vivante (un milliard d’organismes vivants !) magnifiquement combinée non seulement suivant la nature géologique du sol, mais surtout suivant les caractéristiques du microclimat, au sens large, qui conditionne ce sol.

Bien comprendre cela, c’est redécouvrir le sens profond des appellations contrôlées. En d’autres termes, selon que varieront les vents dominants, les écarts de températures, la longueur des saisons, l’orientation des pentes, la végétation environnante…le nom des micro-organismes sera différent !!! Quand on sait que les racines d’une vigne ne peuvent se lier au sol que par ces micro-organismes, on comprend comment « fonctionnaient » les AOC. !

Notre agriculture dite de « progrès » a anéanti l’organisme sol (désherbants), qui de ce fait ne peut presque plus générer de croissance et est devenu pour cela dépendant des engrais chimiques que la vigne doit absorber lorsqu ‘elle boit. Mais cette source de croissance est totalement étrangère aux AOC., Elle est la même du Chili à l’Europe. Autrefois, on nourrissait le sol, aujourd’hui on nourrit la vigne !

Ceci explique l’immense uniformité, encore grandissante, des vins proposés au public. La vendange plus marquée par le cépage que par le sol et son climat, a infiniment besoin d’être personnalisé en cave ! C’est le reniement partiel des AOC par l’utilisation grandissante de la technologie et des levures aux arômes dominants… C’est aussi le changement du vieillissement du vin, de son potentiel à bien vieillir.

L’originalité de la biodynamie, long sujet difficile à résumer, est non seulement de renforcer la vie du sol dans sa typicité toujours différente, en l’imprégnant de matière animale et végétale (compost), mais aussi par l’utilisation de différents préparats, d’aider le végétal à se nourrir et se sur nourrir de lumière et de chaleur. D’améliorer sa photosynthèse.

Lorsqu’on regarde une fleur, on comprend que sa noblesse (couleur, odeur, arôme, forme) vient du monde solaire. C’est cette même force, qui se manifeste chaque fois différemment, qu’il faut intensifier dans un vin ou dans un aliment. C’est elle qui est la véritable origine de la qualité.

Lorsque la terre est trop livrée à elle-même, lorsqu’elle se coupe un peu de sa source solaire vitale, la sève redescend, les feuilles tombent, la gravité prend le dessus sur la lévité. Cela s’appelle l’hiver !

L’agriculture dite de « progrès »créée un hiver permanent en faussant la relation de la plante et du soleil, et la nouvelle génération de produit de traitement qui vont dans la sève, d’où leur nom de « systémique » et dans le fruit, accentue ce déséquilibre. Il faut aller dans l’autre sens. Arrêtons d’isoler la vigne en détruisant les sols qui ne sont alors plus des matrices qui accueillent le monde solaire (La Terre Mère disaient les anciens). Arrêtons aussi d’isoler la vigne par le clonage ou la génétique, en cassant sa capacité à se lier à un monde invisible, subtil, qu’elle doit densifier toujours différemment en arôme dans son fruit.

Prenons conscience des innombrables pollutions hertziennes, immenses agitations invisibles dans l’atmosphère qui forment une barrière entre le monde solaire et la terre, entre la lumière et la vigne. Dans la vie chaque organe vivant a une « fréquence » ; les Asiatiques disaient « vibration ». Toute vie est animée d’un ou de multiples rythmes. Les nouvelles longueurs d’onde que l’on a installé dans notre vie sont loin d’être neutres. Téléphone portable : 900 millions de vibrations/seconde, électricité 50/60 vibrations/seconde, micro-ondes etc. Elles gênent ou faussent les fréquences qui génèrent la vie. Comme pour les désherbants, produits miracles d’il y a 20 ans, il faudra plusieurs décennies pour le faire admettre.

Dans ce monde désordonné, il faut aider la vigne à se lier à son entourage terrestre (vivifier les sols), et solaire (aider la photosynthèse). La biodynamie sait le faire ! Par exemple, des traitements à base de poudre de quartz pourront renforcer une lumière déficiente ou dénaturée. Un traitement de valériane (haute concentration en phosphore), pourrait intensifier une chaleur peut-être absente. Une tisane d’ortie pourrait ramener une circulation arrêtée par la sécheresse. D’une manière générale, tous ces préparats compliqués que l’on peut résumé en quelques lignes, sont mélangé au compost. Suivant la situation géographique d’un vignoble, suivant les caractéristiques de l’année, chacun pourra agir différemment en intensifiant les forces d’en bas (vie du sol), ou les forces d’en haut (lumière, chaleur). Le viticulteur de la  Champagne n’est pas celui du midi. C’est dans cette polarité que l’agriculteur reprendra le rôle qu’il aurait dû toujours jouer.

C’est dans ce même contexte que l’on retrouvera par exemple le rôle d’un paysage, (travail de l’INRA Vigne et terroir), antidote à cette dévastatrice monoculture. Suivant la nature des arbres environnants, de leurs différentes affinités (l’érable et la lumière, le cyprès et la chaleur, le saule et l’eau etc.), On va influer sur l’ambiance, sur l’aura d’un vignoble. La vigne s’en nourrira par ses racines un peu, (micro-organisme différents) et par ses feuilles surtout. Le vin se personnalisera encore plus. Il faut comprendre cette habileté de chaque végétal, de chaque fleur aussi, à se lier, à densifier au printemps des substances si diluées dans l’atmosphère ; des substances qui deviendront d’innombrables parfums, toujours si différents. Peut-on être dégustateur sans être sensible à ces mystérieuses facultés ?

Pourquoi ne pas essayer de les comprendre, d’aller dans leur sens au lieu de tout détruire ? Pourquoi ne pas se servir de la nature pour aider la nature. Cela devient urgent.
Claude Bernard disait « le virus n’est rien, le terrain est tout ». Cette phrase « clef » doit nous aider à comprendre les nouvelles maladies que l’on a générées sans le savoir et qui deviennent si virulentes et pour lesquelles aucune solution n’a été trouvée depuis plusieurs années. Il faut comprendre ces nouvelles maladies contre lesquelles on s’acharne si mal, si dangereusement, les agents destructeurs que sont certain virus n’ont de pouvoir que si les forces de santé sont déficientes. Faire une planète stérile n’a pas de sens.
Il faut vivifier les sols, recréer des ceps (des portes greffes), exempts de manipulations génétiques ou clonales, pleins de forces nouvelles. Il faut nourrir les lieux de vie de paysage, de diversité, de l’extraordinaire puissance de la biodynamie aussi. Seul cela peut permettre d’arrêter cette terrible fuite en avant si destructrice qui, à coups d’arrêtés ministériels (avril 94), impose de force des traitements insecticides (pervers pour l’homme aussi) par hélicoptère : 500 hectares en 94 ; 6500 en 95 !!!

On anéantit ainsi systématiquement l’alternative vivante agrobiologique trop embarrassante et on asservit encore plus le viticulteur, l’agriculteur à sa perte et à un monde si lucratif pour l’industrie phytosanitaire ! Jamais on a été aussi prêts  de maladies aussi graves que le phylloxera. Jamais les germes de ces nouvelles maladies qui existent depuis des millénaires n’ont été aussi actifs devant une vigne moribonde, privée de ses forces solaires de défense.
Loin de soigner, loin de guérir, on achèvera de détruire la vie déjà si faible par les insecticides pour faire de la génétique (ils sont presque prêt !) et qui ne pourront plus « développer » de maladies, car même cette faculté indicatrice de l’erreur sera enlevée ! Et ceci sera présenté comme un progrès ! Le monde solaire leur sera inaccessible. La technologie et les artifices feront entièrement leur goût. L’usine aura remplacé la vie ! Le nouveau marché sera énorme.

N’est il pas temps de réagir, de s’unir, viticulteurs, agriculteurs, restaurateurs, sommeliers, consommateurs, pour que l’on arrête de bafouer chaque jour un peu plus les lois de la vie au nom des seuls intérêts économiques ?

La biodynamie décrite par R.STEINER en 1924 est reconnue officiellement depuis 1987 par le gouvernement. Sa marque « DEMETER », est protégée mondialement. Cette marque n’est donnée qu’après trois ans plein de biodynamie, sur l’intégralité du vignoble. Il faut souvent sept ans pour un plein effet de la biodynamie. Mille cinq cents hectares sont en biodynamie ou en reconversion. 18 viticulteurs ont le label DEMETER.