Préambule

Quand on parle de biodynamie  à  des gens de formations scientifiques,  dans le meilleur des cas, ils sont  déroutés. Comment quelques grammes, ou dizaines de grammes par hectare, de substances  naturelles, souvent dynamisées, peuvent avoir un  effet significatif  sur la croissance des plantes  ou sur la qualité d’un vin. Ces bio-dynamistes, pensent ils, ne sont pas crédibles, ce sont des idéalistes, au mieux des poètes, peut  être simplement des charlatans !

On touche là du doigt l’étau de pensée dans lequel on a enfermé par un enseignement scientifique trop réducteur  une masse de gens de bonne volonté.

Prenons un exemple simple pour commencer à entrevoir les lacunes de ce savoir et des limites qu’il s’est imposé. Nous avons tous appris que l’eau c’était H2O ou le gaz carbonique CO2. Très peu d’entre nous contesteront  aujourd’hui ce fait pourtant  faux, car tristement incomplet. Peut-on limiter un gâteau à ses seuls ingrédients ?

En réduisant l’eau à H2O on occulte totalement le système complexe, magnifique, subtil, qui créé une affinité particulière entre 2 atomes d’hydrogène et un d’oxygène. Pourquoi l’eau n’est pas  H4 O6 ou H O4 par exemple ? Quelles sont les forces en jeu derrière ce système de « sympathie/ antipathie »  qui règle notre chimie ?

Les lettres qui forment un  mot n’ont de sens que quand elles sont mises dans un certain ordre et dans un certain contexte, sans quoi leur lecture n’a plus de sens.

Il en est de même dans la nature ; en occultant ce système ou, ce jeu de forces, toujours actives derrière le règne matériel, on ne permet pas au monde scientifique de trouver de véritables réponses de fond qui pourraient sortir l’agriculture des immenses impasses dans lesquelles on l’a enfermé.

Que fait-on, quand on ignore ce système « formateur », qui génère cette immense diversité de formes végétales, animales, minérales qui nous entourent ? Que fait-on quand on force l’apparition de substances de synthèse qui ne sont plus « encadrées » par cet organisme qui permet l’apparition sur un plan physique de la vie sur Terre ? Ou quand on les liaisons moléculaires d’une plante sont modifiées par force (engeneering) et non plus par affinités ? On casse l’équilibre  des énergies qui doivent nous nourrir; les cristallisations sensibles nous le montrent.

Ce sont  ces désorganisations qui sont génératrices  du processus du cancer qu’elles viennent de la nourriture, de l’environnement ou de l’hérédité.
Tous ces faux progrès qu’ils soient  volontaires ou involontaires et  qui génèrent  un assistanat si lucratif, ont permis d’aller jusqu’aux aberrations qui deviendront  si coûteuses de la génétique qui commencent a toucher la viticulture.

On nous explique avec une simplicité affligeante  qu’on va remplacer des « mauvais «  gènes par  des «  bons » gènes sans prendre soin d’étudier le système qui les a judicieusement mis en place. Et  pourtant c’est bien la que se trouvent  les réponses de fond. Alors il ne reste plus qu’a  s’étonner de voir des animaux, répondre a la génétique qu’on leur impose, par des leucémies c’est-à-dire pas une  désorganisation totale des forces qui leur donnent vie. On pousse même l’incompréhension jusqu’à  vouloir  trouver  un gène qui ne permettra plus la leucémie !!! Comment est on arrivé  a de si dramatiques erreurs ?

En posant toutes ces questions on ouvre finalement la porte aux fondements même de la biodynamie, ceux dont on parle trop rarement.

Derrière le monde de la matière bien accessible à nos sens physique il y a un autre monde moins visible, bien réel, que tous les physiciens connaissent. Il s’agit du ou des mondes énergétiques. Max Planck, célèbre physicien Allemand, avait commencé son discours, lors de l’acceptation  du prix Nobel  qui lui était décerné, en disant que la matière n’existe pas en tant que telle, qu’elle n’est faite que d’une masse d’atomes tenue par une force qui amène les particules a vibrer. Il nous faut clairement comprendre cela pour atteindre de vrais progrès : le monde physique n’est que la polarité d’un monde énergétique sans lequel il n’existerait pas.

Les réponses de fond pour la santé de l’homme, de la Terre, de l’agriculture, ne peuvent venir que de l’étude, de  la compréhension – au moins partielle – et de l’utilisation de ce monde toujours latent derrière celui de la matière. Et c’est ce a quoi la biodynamie s’emploie. On ne peut parler de vin en biodynamie sans avoir préalablement cette compréhension.

Comprenons bien tout cela. Tout ce qui donne vie a la Terre n’est fait que d’une immense multitude de fréquences, et  de longueurs d’ondes différentes. C’est ce que les asiatiques nommaient autrefois « vibrations » ou monde vibratoire. Il n’y a pas de matière, pas de couleurs, pas de visuels, pas de chaleur, pas de son, pas de pensées, pas de vie etc. , sans fréquences et longueurs d’ondes. On l’a oublié !

Le système solaire reste, entier, cohérent et unis,  uniquement par un échange intense de fréquences et longueurs d’ondes de toutes sortes. C’est son langage pourrait t’on dire, sa manière de s’exprimer, ou de communiquer. On ne reçoit les effets du soleil, de la lune, des planètes, des étoiles que par ce biais. Et retiré du système solaire nous devons clairement comprendre que la Terre deviendrait un cadavre.

Notre société passionnée, peut être excessivement du reste, par une informatique très limitée puisque seulement binaire, n’a pas compris que la vie sur Terre n’est possible que par une autre informatique beaucoup plus subtil qui donne vie a notre planète.La vie sur Terre n’est qu’un système énergétique  d’information a laquelle la matière et ses atomes obéissent servilement !

Il est intéressant aujourd’hui de remarquer qu’on nous parle sans cesse de la pollution physique liée au  CO2, comme un méchant coupable, mais que l’on aborde jamais l’intense pollution d’ondes de toutes sortes dont on sature de plus en plus l’atmosphère par plus de 2500 satellites qui bombardent continuellement chaque cm2 de la Terre, par les GPS, portables, radars etc. etc. Et cette pollution, au sens réel « dénature » ou affaiblit sans cesse davantage, l’indispensable système, générateur de vie sur Terre.

Il faut être conscient  que si cela s’accentue il n’y aura sans doute pas d’autres réponses pour la Terre, cet organisme vivant,  que de se régénérer par une inversion partielle ou totale de son champ magnétique (pas physique). Le pole Nord deviendra un pole sud. Vous imaginez sans peine les désordres que cela peut générer pour les villes, villages  qui n’ont plus aucune autonomie. Cela  s’est  produit plusieurs fois déjà, des centaines de fois sur des périodes de temps très longues, les scientifiques le savent.

Steiner en a discrètement parlé, disant approximativement, que le cycle est d’environ un million d’années mais qu’il pourrait être très raccourcit par l’homme. Hé oui le futur n’est pas fixe il dépend avant tout de ce que l’homme fait, et de ce qu’il pense aussi – nous sommes plusieurs  milliards – car nos pensées, sentiments etc., sont aussi des fréquences et longueurs d’ondes qui interfèrent  avec le monde vibratoire qui nous entoure.

C’est  un autre sujet, qu’il est important mentionner ici  car la biodynamie la ou elle est appliquée avec sérieux, recréé les liens entre la Terre et les systèmes solaire et stellaire qui lui donne vie. Elle agit comme un remède, qui rétablit, bien au delà du lieu ou elle est pratiquée – a la condition qu’aucune molécule de synthèse n’y soit utilisée – une écoute renforcée  a ce monde formateur, a cette matrice énergétique que certains  tentent a tout prix  d’occulter, comme pour mieux la détruire.

Ce préambule est indispensable pour comprendre l’enjeu réel de la biodynamie en viticulture et le système au sein duquel et par lequel, elle  s’exprime. La biodynamie au fond c’est simplement une dynamisation  du monde vivant qui nous entoure. On l’obtient  par des synergies de substances naturelles (préparations biodynamiques) dont il faudrait parler plus dans le détail  et qui agissent comme des catalyseurs de forces.

Si la biodynamie se développe en viticulture dans le monde entier c’est surtout par ce qu’elle a naturellement rendu le vin meilleur; c’est parce qu’elle permet a la vigne de générer des goûts que l’on avait oublié, des goûts vrais qui vous touchent et qui sont dénués de tous ces artifices que la technologie a artificiellement apportés au cellier. Trop souvent le consommateur les prend a tord pour des goûts de terroir.

Il faut savoir que dans les vins d’AOC, il peut y avoir légalement plus de 300 goûts arbitraires qui vont de la banane, au cassis, en passant par le fruit rouge et la prune ! Ils sont  très souvent obtenus  par des levures dites « aromatiques » créés  par génie génétique, bien que la loi permettent de ne pas le dire.

Toutes ces dérives  pourraient  facilement être évitées en France par une compréhension plus profonde de l’agriculture. Notre pays par toutes ses diversités climatiques et géologiques a une immense richesse naturelle de terroirs qui sont a l’origine de la création de nos AOC.  Au lieu de s’en servir comme d’un formidable atout économique, on les a trop souvent détruits ou abîmés. Comment les retrouver et aider la vigne a bien les saisir ? C’est simple.


D’abord, bien sur, il faut a tout prix, et totalement, éviter toutes ces molécules de synthèse par ce qu’elles sont de véritables poisons énergétiques qui désorganisent considérablement ces forces dont nous avons parlé plus haut.

Aujourd’hui un grand nombre de viticulteurs se disent « à 95% bio ou biodynamie » ce qui n’a pas de sens. Le poids des molécules de synthèse par rapport au poids de la vendange c’est infime. Mais l’effet est catastrophique. Comprenons bien que désaccorder un instrument de musique de 1% ou même de 1‰ c’est le rendre  inutilisable pour un musicien avertit !

Ensuite, en un 2eme temps, il faut analyser les forces qui sont en jeux sur son vignoble. En fonction de la latitude ou l’on est, de l’altitude, de l’orientation des pentes, des vents dominant, de la climatologie etc. on va devoir trouver quelles essences de plantes, quels animaux domestiques, quels jeux de préparations en biodynamie doivent être renforcé. Chaque plantes chaque animal reçoit différemment ce que l’on appelait autrefois les 4 états de matière (Chaleur, air/lumière, liquide et  minéral).

Dans un lieu un peu froid ou sombre, donc  un peu trop terrestre, le fond d’une vallée par exemple ou une pente orientée Nord, ou une AOC un peu nordique,   on va renforcer l’utilisation par exemple de fumier de cheval (un des meilleurs fumiers pour le gout du vin). Le cheval par son lien presque excessif à la chaleur – il nous le montre quand on le contrarie – à la capacité de se dresser sur ses pattes arrières en se délivrant un peu des forces terrestres et de sa gravité. Une vache très lié au monde des liquides en serait bien sur incapable. Par contre, elle  pourra donner un fumier très appréciable la ou la sécheresse domine. Il  renforcera une vie microbienne particulière qui retiendra plus l’humidité (on ne se trompe jamais en mettant un fumier de vache sur une vigne).

Sur des sols, durs, arides, pauvres, – c’est dans ces sols que la vigne s’exprime le mieux –  au moment de la plantation le fumier de cochon fera merveille. Cet animal, qui a l’état sauvage se nourrit surtout de racines, nous montre – dans sa physionomie aussi – son lien particulier a la gravité. Son fumier aidera les racines à descendre, à pénétrer les plus petites failles pour s’installer en profondeur. Mais après 2 ou 3 ans d’utilisation, il faudra probablement l’arrêter, car il éloigne indirectement des forces nobles de chaleur génératrice  de goûts plus subtils.

Il faut comprendre que chaque animal a une originalité à offrir qui conviendra mieux à un endroit ou a un autre. Chaque plante aussi. Les possibilités sont immenses.

En cas de sécheresse excessive généralement génératrice d’un stress pénalisant qui influe sur  le gout du vin, il faut pouvoir trouver la plante a qui on peut avoir recours.
Doit-on choisir, la sauge, grande amie de la vigne qui allie avec douceur la chaleur a l’humidité ?
Ou le fucus vésiculeux cette algue pleine de colloïde qui la protège des agressions brûlantes du sel.
Ou l’Aloès Vera – une grande thérapeute des brûlures –  qui sur la cote Ouest des US a donné face a  l’acidité du soleil des résultats qualitatifs spectaculaires.

Nous sommes ici dans le monde qualitatif. Celui auquel les instruments actuels de mesure n’ont pas encore accès ! Comment utiliser ces plantes : en tisane, décoction macération ? Doit on les dynamiser, en faire des dilutions homéopathiques etc. ? Tout ceci n’est au fond qu’une quête de forces spécifiques, de processus de vie particuliers, qu’on retrouve aussi en médecine alternative. On peut par cette même démarche vouloir reconstruire un paysage. Laisser autour  des vignes un peu de  friches, un bois  ou un champ -même si il peut être planté en AOC –  avec  des animaux judicieusement choisis. Tout ceci agira sur la faune et sur la vie des sols. Le seul risque être d’être traité » par des « économistes » de médiocres gestionnaires !

On peut bien sur  faire abstraction de tout cela et s’en tenir juste au passage des préparations en biodynamie une ou 2 fois par an pour bénéficier du « label » biodynamie. Mais quand on comprend que la biodynamie n’est qu’un appel ou un lien accru à des forces spécifiques on ne peut s’empêcher de vouloir d’abord les reconnaître et ensuite éventuellement de les compléter.

Tout cela finalement peut être approché musicalement. Comment améliorer l’acoustique particulier du lieu et aider  la vigne a bien s’en saisir. C’est cela un vin en biodynamie.
Boire un vin ce n’est pas juste  exprimer son gout et dire que c’est plus ou moins bon. C’est aussi écouter une histoire, un chant secret, parfois rustique, parfois élégant, toujours authentique, celui que l’on a aidé la vigne a bien construire dans son raisin. C’est elle la musicienne, nous viticulteurs on  ne peut être que chef d’orchestre ; c’est à dire souligner, ou aider a bien capter les particularités d’un lieu, les tonalités, qui l’entourent. Peut être comprend on mieux maintenant le coté choquant du terme « Wine maker », le viticulteur en biodynamie est plutôt un « nature assistant ».

Redisons le une dernier fois tout n’est que fréquences et longueurs d’ondes, on l’a expliqué ; tout n’est qu’une somme de sons qui ont pris forme dans la matière. C’est ce que Kepler nommait la musique des sphères.

C’est à cela que la biodynamie doit mener pour qu’elle garde sa profondeur.

C’est par cela qu’elle va aider l’agriculture à redevenir un art.

Le risque aujourd’hui est que la biodynamie ne devienne une recette appliquée mécaniquement. Alors que pour être pleinement là, qualitativement, elle a besoin de sentir l’impulsion de l’homme, sa créativité, ses forces de cœur. Seul celui qui habite sur place, celui qui ressent les nuances  du lieu, peut progressivement faire des gestes justes, par sa présence et  par sa pensée qui est aussi faire de fréquences et longueur d’ondes.

Nicolas Joly
Coulée de Serrant.