Nul doute que pour celui qui ne voit la vie que sur un plan physique, le retour du cheval de labour dans les vignes est du folklore, de la décoration, ou mieux encore de la pub liée a une « stratégie de marketing ».

Quand on comprend, par contre, que le monde physique qui nous entoure avec son immense diversité n’est que la résultante d’une matrice énergétique, d’une organisation sophistiquée faite de plusieurs niveaux, connus du reste depuis la nuit des temps dans tous les grands continents, on en vient à aborder le retour du cheval dans les vignes d’une manière beaucoup plus profonde.

Comprenons-nous : dans le monde accessible par les sens, dit monde physique, nous savons qu’il y a 4 règnes autours de nous. Le règne minéral qui a son corps physique, le règne végétal auquel s’est adjoint  un  « corps de vie » parfois aussi appelé corps ethnique. C’est lui qui différencie la plante du minéral, c’est lui qui lui donne vie, permet les échanges, la circulation des substances, la croissance etc…

Au dessus, il y a le règne animal qui a reçu en sus des corps de la plante ce que l’on peut appeler un corps de  mouvement, ou  de sensation aussi appelé corps astral qui  permet à l’animal de se déplacer, d’ intérioriser par un système nerveux toute ses perceptions. Et enfin au dessus de l’animal, dans le monde accessible au sens physiques, il y a l’homme qui en sus de l’animal a reçu son individualité, son « moi » dit on en général. C’est ce qui lui confère a chaque fois son coté unique que l’on peut voir sur son visage, ses empreintes digitales, son ADN, son iris, utilisé du reste aujourd’hui par beaucoup de services  de sécurité comme une carte d’identification.

Attachons nous maintenant a ce monde végétal et animal  car cette compréhension est un maillon important pour aider le viticulteur a élever  la qualité de son  vin et aussi si il le souhaite  a mieux comprendre  la biodynamique. Le passage du règne végétal au règne animal est un changement considérable dont Steiner parle abondamment quand il décrit  des étapes d’évolution de la Terre.

Une plante, est totalement soumise au monde extérieur, elle lui appartient en quelque sorte. Son autonomie n’est qu’apparente puisque c’est son environnement qui décide de son devenir – dont l’homme soit dit en passant ! – . Au niveau de l’animal on assiste a une formidable intériorisation de ce monde extérieur, a un macrocosme qui est devenu un microcosme ; ceci est  visible dans la reproduction de sa cellule qui se fait par invagination et non plus par étirement, soulignant ainsi  la création d’un espace intérieur, d’une indépendance. Tout ceci aboutit a des organes nombreux et divers qui lui sont propres et a un système nerveux qui finalement isole du monde environnant puisque la perception qu’il en donne a chacun  est par rapport a un être individuel.

Chez l’animal ceci est beaucoup moins prononcé que chez l’homme qui peut donner a son individualité beaucoup trop d’importance et vouloir devenir le maître du monde et de tous, en ignorant les lois plus subtiles qui lui ont conférée sa liberté et sa puissance, un autre sujet. L’animal, lui, est encore très conscient qu’il fait parti du monde qui l’entoure, il sait qu’il n’en est qu’un rouage.

La télévision avait montré un vielle éléphant mâle arrivant au bord d’une rivière et qui au lieu de poser sa patte sur une tortue l’avait délicatement poussé sur le coté. L’éléphant voit mal pourtant. C’est ce lien à tout ce système vivant qui permet au même éléphant de trouver l’eau à des dizaines de km ou à un cheval de sentir le danger  d’un félin bien avant qu il ne soit visible.

Tous ce long préambule pour aider a comprendre cette permanente évolution qui nous entoure et à laquelle nous-mêmes participons, et donc combien la plante regarde cet état supérieur d’évolution qu’est l’animal  comme un état futur ; quelque part elle souhaite atteindre ce stage supérieur animal.

 

 

Quand on lit les grands auteurs de la botanique de demain, celle qui s’attache a la vie et a ses gestes, comme Grohman, Pelikan, Goethe – tous disponibles aux éditions  Triades – d’innombrables exemples  sont donnés,  sur les orchidées par exemple, qui véritablement singe le monde animal sans l’atteindre bien sûr ; sur les légumineuses et leur attachement pour l’azote qui est le support de ce corps de mouvement dit astral, etc. On comprend alors mieux toute la réciprocité entre ces 2 règnes qui faisait dire a Goethe que le papillon est une fleur détachée de la Terre .

On ne peut ici aller dans le détail de ce qui peut être considéré comme une vénération par le monde végétal pour ce monde supérieur animal . Mais  tout le monde aujourd’hui admettra les effets inimitables du fumier qui pourtant n’est fait que de végétal (foin, paille, etc.)  chargé des forces métaboliques (digestives) d’un animal. Ou encore des effets démontré contre des maladies, de la simple présence au milieu de culture végétale, d’une prairie même petite, avec quelques animaux domestiques.

Certains reconnaissent  parfois déjà dans une invasion parasitaire l’appel non satisfait de la plante au monde animal qui ne lui est plus donné sous forme de fumier et qui vient alors sous une forme moins évoluée et plus destructive. Mais cet apport peut ne pas être que physique, il peut aussi être apporté sur un plan  énergétique (c’est un peu ce que sont du reste les préparats en biodynamie qui agissent plutôt comme des relais des processus dont la plante a besoin). Le rôle du cheval dans les vignes se situe  bien la aussi.

Quand il passe dans les rangs  se sont ses corps énergétiques qui se mêlent  a celui de la vigne ; ces corps sont bien réels et peuvent être photographié sous forme d’auras. Faire passer un cheval dans des vignes c’est influer directement sur le corps de vie de la vigne. Certes ceci ne serait pas suffisant pour nourrir une vigne au même titre que nous ne pouvons nous nourrir d’une D8 (dilution homéopathique) d’un steak frite ! Mais ces corps n’étant pas isolés dans la matière comme sur le plan physique, leur interpénétration est facile. C’est un peu la même chose avec ceux qui ont la main verte dont les effets reconnus scientifiquement ne peuvent s’expliquer que par un échange de corps énergétiques, dans les 2 sens du reste.

Passer un cheval dans son vignoble c’est offrir a ses vignes une rencontre non seulement avec le monde animal mais surtout avec le cheval qui est dominé (voir mon livre) par les forces de chaleur et qui vous le montre en se cabrant, geste ou il est véritablement tiré vers le haut… Seules les forces de chaleur qui délivrent de la gravité, de l’attraction terrestre, peuvent donner naissance à un  tel mouvement.

C’est aussi on le sait la seule fumure qui donne assez de chaleur pour produire des champignons. C’est tout cela qu’on apporte avec le cheval, à la vigne, cette plante dionysienne qui, elle, à l’inverse du cheval, est fortement dominée par la gravité de la Terre (c’est pour cela que les Grecs l’avaient consacrés au « dieu souterrain Dionysos »), et qui peut de ce fait faire descendre ses racines dans les sols les plus ingrats. C’est son lien a cette énergie terrestre qui la tire si fortement vers le bas ; mais c’est aussi son lien à la chaleur qui lui permet, de dépasser cette tendance au durcissement (à l’inverse du blé) en faisant mûrir son raisin qui peu a peu retrouve un stade aqueux intermédiaire entre le monde d’en haut et le monde d’en bas, le monde d’Apollon et de Dionysos .

On peut dire que toute la qualité d’un vin se fait finalement entre ces 2 pôles et donc entre les gestes, hélas parfois inconscient du viticulteur, qui aide sa vigne et ses racines à mieux descendre (traitement en biodynamie de bouse de corne par exemple) ou ses sarments a mieux monter (Quartz de corne par exemple) suivant la latitude ou il se trouve, suivant la climatologie de l’année (attention au quartz cette année !!!), suivant l’environnement du vignoble etc… donc suivant toutes les forces présentes ou a créer sur chaque lieu et qui agissent dans ces 2 sens opposés.
C’est par ces forces de chaleur que le goût, le nez, la couleur du vin se fait, ne l’oublions jamais. Mais la genèse de ce fruit passe aussi par le cep, ses feuilles, ses bois bien sûr. Trop de bois et de feuilles nuiront à la descente du fruit, trop peu affecteront la qualité de cette descente. Combien de l’un, combien de l’autre, c’est là la clef de la qualité. C’est là du reste ou la biodynamie est un apport formidable a la viticulture car elle permet d’agir directement sur chacun de ces 2 pôles.

C’est par ces apports subtils, par cette créativité, par nos gestes bien compris et bien médités, qui ne sont pas encore saisi par tous nos scientifiques, que l’on va permettre à la vigne de donner naissance a un vin plein d’originalité, d’émotions, capable donc de faire résonner en nous ce monde qualitatif, ce monde d’esthétisme,  qui nous délivre du poids et de la matière. C’est par ces compréhensions que l’on quitte le statut de « wine maker » pour devenir un « nature assistant ». C’est cette démarche qui fera revivre la grandeur des appellations Françaises.